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An eur-se zo ken tost d'ar peurbad (Cette heure est si proche de l'éternel), Maodez Glanndour

Dernière mise à jour : 21 sept. 2023



An eur-se zo ken tost d'ar peurbad

Ar c'havaned zo aet pell zo da gousket en tour,

Hag an heol splann zo aet pell zo en tu-hont d'ar bed.

Mouget eo sklerijenn an deiz...

Nemet em c'hambr, ur gouloù war enaou a vev,

Em spered, ur gouloù

E don va ene, ur gouloù war enaou a vev.

O Sklaerder-diabarzh, te ken tost d'ar peurbad !


Er-maez eo ar goañv, dibourc'h ar gwez, revet ar bleuñv

Ar vougasenn fenozh a ren gant he dalc'h spontus ;

Nemet em c'hambr war va burev,

Ez eus ur flammel ruz en he bleunioù.

Hag em c'halon ivez ur flammel ruz en he bleunioù,

Em ene kuzh, ur flammel ruz en he bleunioù.

O Buhez er c'hevrin, te ken tost d'ar peurbad !


O Peoc'h. N'eus nep trouz :

Tamolodet eo ar bed en e gousk ;

An evned-kazh zoken ne c'harmint ket fenozh.

Hag em c'hambr, n'eus ken trouz ;

Em spered n'eus ken trouz.

Stêr vras va soñjoù-den a hañval chom digas,

Didrouz !

Nemet e don va ene kuzh e klevan ur mouskan,

Ur vouezh sklintin,

Mouezh ur stivell, O va fedenn !

O son ar vuhez-se, son ken tost d'ar peurbad !


Maodez Glanndour, Trema‘n Inis


Cette heure est si proche de l'éternel

Les corneilles sont allées depuis longtemps se coucher dans la tour,

Le brillant soleil s'en est allé depuis longtemps de l'autre côté du monde,

La lumière du jour s'est éteinte

Mais dans ma chambre vit une lumière allumée,

Dans mon esprit, une lumière

Au fond de mon âme vit une lumière allumée,

O clarté intérieure, toi si proche de l'éternel !


Dehors c'est l'hiver, les arbres sont dénudés,les fleurs sont givrées ;

Ce soir le brouillard fait règner son effrayant pouvoir.

Mais dans ma chambre, sur mon bureau,

J'ai un cyclamen rouge en fleurs.

Et dans mon coeur aussi, un cyclamen rouge en fleurs.

Dans le secret de mon âme, un cyclamen rouge en fleurs.

O vie dans le mystère, toi si proche de l'éternel !


O paix ! Il n'y a aucun bruit.

Le monde s'est blotti dans le sommeil ;

Même les chats-huants n'hululent pas ce soir

Et dans ma chambre il n'y a plus de bruit ;

Dans mon esprit il n'y a plus de bruit ;

Le grand fleuve de mes pensées d'homme semble s'arrêter,

Silencieux.

Mais au fond de mon âme, j'entends chantonner

Une voix argentine,

La voix d'une source jaillissante, ô ma prière !

O chant de cette vie, chant si proche de l'éternel !

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