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Maodez Glanndour

Biographie

L’abbé Loeiz ar Floc’h, Maodez Glanndour de son nom de plume, Louis Augustin Le Floc'h à l'état-civil (né le 7 mars 1909 à Pontrieux et mort le 25 novembre 1986 à l’hôpital de Lannion), est presqu’oublié aujourd’hui, malgré une personnalité hors du commun et une œuvre immense, tellement diverse qu’il est difficile d’en rendre totalement compte. C’est pourtant ce que nous allons essayer de faire dans cet exposé. Il fut surtout un saint prêtre et un érudit bretonnant de renom. Toute sa vie se lit dans sa fidélité à l’idéal de " Feiz ha Breizh " où la foi et la Bretagne sont indissociablement liées.

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Origine, enfance, études (1)
 

Né avant la première guerre mondiale, en 1909, il a grandi en plein pays bretonnant encore bien chrétien dans une famille enracinée dans le Trégor, tant du côté paternel que maternel depuis les générations les plus reculées. Bien que son père, notaire, et sa mère fussent bretonnants, il fut élevé en français comme c’était la règle dans son milieu. Après le décès prématuré de sa mère à 9 ans, ainsi que de sa sœur Yvonne (8 ans), ce qui eut d’après Annaig Renault (2) une grande influence sur ses poèmes, une autre rupture arrive en même temps puisqu’il va en pensionnat au collège Saint-Joseph de Lannion. Après son Baccalauréat (mention assez-bien en latin-grec), à 17 ans il déclara à sa famille stupéfaite qu’il désirait être prêtre et entra au Grand Séminaire de Saint-Brieuc en 1926.

Il se mis alors à étudier le breton, ne serait-ce que pour des raisons pastorales, mais selon lui les cours de breton au Grand Séminaire étaient lamentables. Il connût alors le lexicographe Frañsez Vallée (surnommé " Tad ar yezh ", le " Père de la langue bretonne "). Pendant son service militaire à Guingamp il continua à s’intéresser à la langue bretonne et côtoya l’abbé Le Clerc qui lui fut d’un grand secours dans l’apprentissage de la langue (un neveu de l’abbé Louis Le Clerc, le grammairien) en plus des longs temps libres qu’il passait à lire la revue mensuelle " Breiz " d’Erwan ar Moal. Ordonné prêtre en 1932, il fit la connaissance de l’abbé Pêr-Yann Nedeleg (3), du Finistère, futur co-fondateur avec lui de la revue " Studi hag Ober " au Grand Séminaire de St Louis des Français pendant deux ans à Rome où il passa une licence de théologie. C’est à ce moment là aussi à Rome qu’il connut le Père Godu qui avec Alexis Presse et l’abbé Perrot travaillait à refonder une abbaye de Landévennec conforme à l’identité bretonne. Après Rome il va passer une année à l’Institut Catholique de Paris et devint docteur en philosophie scolastique avec la mention " magna cum laude " malgré l’hostilité de son professeur de thèse Jacques Maritain.

 

Rencontre avec Roparz Hemon (4)

 

De retour en Bretagne en 1935, son évêque, du fait de son niveau d’études bien supérieur à celui d’un simple prêtre, lui propose de devenir son secrétaire particulier ce qui lui aurait ouvert probablement la voie à de futures charges dans le diocèse, voire épiscopales, mais il décline cette voie. Il fut alors nommé professeur, surtout de latin, de français et d’histoire en classe de 4ième au collège Saint Joseph de Lannion. " Les élèves étaient agréables mais je n’aimais pas leur enseigner ces matières " dira-t-il plus tard. En tout cas, grâce à son confrère et futur collaborateur l’abbé Pêr Bourdelles (5), il va parfaire son breton. Un jour il sauva un élève d’une noyade dans le Léguer et reçu une médaille pour cela. Il entra en relation avec Roparz Hemon vers 1936 et celui-ci, un peu découragé de porter à bout de bras sa revue et maison d’édition " Gwalarn ", se sentant jusque là bien isolé, voyant Maodez Glanndour créer la revue " Studi hag Ober " dont le premier numéro sortit pour la Noël 1936, pourtant bien modeste, y trouva un nouvel élan. Il publia alors les premiers poèmes de Maodez Glanndour en 1937 : une nouvelle génération lui emboîtait le pas. De son côté, Maodez Glanndour lui dira : " Si votre revue n’avait pas existé, je n’aurais probablement jamais écrit le breton ", ajoutant : " Il est difficile de dire à quel point l’esprit de Gwalarn a été pour nous une vraie libération : sortir de tout ce qui avait été enseigné à l’école du français, et qui était pour nous une prison, une chambre à gaz pour respirer l’air frais du monde ". Maodez Glanndour se rattache donc incontestablement à la tradition émancipatrice de "Breiz Atao"et à l'école "Gwalarn", ce mouvement littéraire créé par Roparz Hemon fut le fer de lance de la 2ème renaissance littéraire et linguistique après le " Barzaz Breiz " de la Villemarqué. Cependant, par sa stature unique, par le fait aussi que, très tôt, il sera à la tête de ses propres publications, de sa propre école de pensée, par son orientation définitivement chrétienne et catholique, il occupe une place à part et indépendante.

 

Studi hag Ober (6)

 

Contrairement à l’abbé Perrot, à la tête de la revue mensuelle " Feiz-ha-Breiz ", qui s’adressait essentiellement à un peuple bretonnant catholique qui disparaissait inexorablement malgré ses efforts, comme le sable entre les doigts, l’abbé Le Floc’h – désormais Loeiz ar Floc’h, Maodez Glanndour, ou bien plus rarement Gwazgwenn, Egile, ou An eil hag egile – ne visait pas directement " le peuple " avec " Studi hag Ober ", une revue d’études religieuses et philosophiques, mais par définition un public motivé, l’élite catholique du mouvement breton, capable dans son idée, à condition d’avoir les outils de son renouveau et de se former, de refaire vivre une Bretagne chrétienne et bretonnante un jour viendra, publiant dans cet objectif lointain des études de toutes sortes : théologie, liturgie, traduction de la Bible, philosophie, littérature etc. dans une langue de haut niveau, nécessaire pour les matières abordées, une langue capable d’exprimer tous les plis de la pensée. Ce que Roparz Hémon a réalisé avec " Gwalarn ", Maodez Glanndour l'a tenté également, sur un plan différent avec sa revue " Studi hag Ober " jusqu’en 1978.

Il avait groupé un certain nombre d'écrivains catholiques de qualité dont on retrouvera une bonne partie d’entre eux dans l’équipe qu’il forma pour la traduction de la Bible, la plupart ecclésiastiques, comme l'abbé Pêr Bourdelles, penseur robuste, d'une haute culture, à la langue impeccable, à la fois très riche et d'une grande limpidité, l'abbé Marsel Klerg, jeune prêtre à l'époque, remarquable traducteur qui fondera plus tard la revue " Barr-Heol ", le chanoine Batany très versé dans l'histoire de notre littérature, l'abbé Pêr-Mari Lec'hvien, futur martyr de la Bretagne et de la Foi, l'abbé Armañs ar C'halvez qui dirigera l'école primaire en breton de Plouézec et Madalen Saint-Gal de Pons, historienne et poétesse mystique d'une grande sensibilité qui signe Benead, Loeiz Andouard (Farnachanavan) qui fut aussi de l'équipe de " Gwalarn ". Manquant d'abonnés en nombre suffisant, Maodez Glanndour aura malgré les difficultés fait tout son possible pour donner dans sa langue à la Bretagne un corpus assez dense pour que d’autres puissent s’appuyer à sa suite sur une base solide, notamment la Bible et la traduction de la liturgie, mais nous y reviendrons.

A la fin de sa vie, ne disposant plus de moyens pour diffuser ses travaux, il confia à Imbourc'h, une revue et maison d’édition devenue ouvertement catholique en 1975 l’édition de ses "Notennoù a batrologiezh" (Notes de patrologie), une histoire de la littérature chrétienne aux premiers temps de l’Église (1981) et deux traductions : celle de " Sin an Templ " ( Le Signe du Temple), du Cardinal Jean Daniélou et " Trec'h an Aotrou Krist " (" La Victoire du Christ ") de Dom Ansker Vonier (1984) qui brille en notre langue comme un diamant.

 

Yann-Vari Perrot

 

En juillet 1940 il fut démobilisé et fut nommé vicaire à Guingamp. Au moment où Roparz Hemon publia en 1941 son magnifique poème " Imram " (7) dans le premier numéro de " Sterenn ". Maodez Glanndour lui avait écrit qu’il pensait que seules 50 personnes en Bretagne seraient en mesure de lire ce long poème. Les 500 exemplaires furent très vite vendus, peut-être, déclara-t-il plus tard, à cause de la guerre qui avait réveillé les esprits dans le mouvement breton ? Il écrit plusieurs autres poèmes pour Gwalarn pendant la guerre. Il a rencontré plusieurs fois l’abbé Perrot, l’apôtre de Feiz ha Breizh, aux Bleun-Brug annuels, bien sûr, mais aussi, relégué au fin fond de la Cornouaille communiste, dans son presbytère " ur foukenn, digor d’ar seizh avel, d’ar glav, ha yen ! " (une masure ouverte à tous les vents, à la pluie, et froide ! ). Ils se parlèrent beaucoup et Loeiz Ar Floc’h l’écoutait, admirant son courage, mais avec le recul il dira plus tard qu’il était incapable de se défendre contre son évêque à cause de cette vieille mentalité des anciens prêtres de mettre l’obéissance au-dessus de tout, et aussi, il faut bien le dire, parce qu’il n’avait pas l’aisance qu’il avait lui à parler aux évêques, parce qu’il avait fait de hautes études, et pas l’abbé Perrot.

Il ne fait pas de doute que comme Roparz Hemon, l’abbé Perrot s’était réjouit en voyant cette nouvelle génération de prêtres bretonnants autour de " Studi hag Ober ", d’autant que dès 1942 se crée " Unvaniezh Speredel Breizh ", une fraternité autorisée par son évêque, dans l’esprit de " Studi hag Ober " pour la formation spirituelle d’une élite bretonnante donc, sur l’instigation de Madalen Saint-Gal de Pons, et avec lui comme aumônier : des retraites ont eu lieu entre 1942 et 1973 prêchées par lui, ou plutôt animées par lui car ce n’était pas vraiment des retraites, dit Youenn Olier, mais plutôt des journées d’étude chrétiennes s’adressant uniquement en breton aux militants de la cause bretonne. On y trouvait Madalen Saint-Gal de Pons bien sûr, son grand ami et éditeur d’Al Liamm Ronan Huon et son épouse Elena Er Meliner, le Docteur Roparz et son épouse, Vefa de Parceveaux, une de ses soeurs et sa tante Odette Chevilotte, Ivona Martin, Janed Keilhe, Ivet An Dred… Toutefois il est arrivé qu’il organise de vraies retraites (8) pour les femmes, par exemple à Guingamp en 1947.

Voici l’éloge que fit Maodez Glanndour-Loeiz Ar Floc’h à Yann-Vari Perrot en 1953 :

" Ses ennemis ont voulu tuer en lui la Bretagne toute entière, telle qu’elle avait été dans le passé et telle qu’il voulait qu’elle restât toujours, c’est-à-dire chrétienne et bretonne. Nous n’avons pas eu dans le passé et nous n’aurons pas dans l’avenir beaucoup d’hommes de ce genre, dans lequel le cœur de la Bretagne vit, qui sont porteurs eux-mêmes d’une Bretagne vivante, car un pays n’existe que dans l’esprit et le cœur des gens, il n’y a pas de Bretagne en dehors des Bretons. "

Puis, en 1980 :

" Si l’Église en Bretagne cherchait vraiment l’exemple d’un prêtre pour son clergé, elle n’aurait, ni à chercher bien loin, ni à chercher bien longtemps, car ce prêtre elle l’a sous la main, c’est l’abbé Perrot. Mais le problème c’est qu’elle ne cherche pas, car elle estime ne plus avoir besoin d’exemples. C’est tellement plus normal de voir ses séminaires, ses églises désertés, et devenir ainsi les tombeaux de la foi. " (9)

Au point de vue pastoral, conforté par le député Albert de Mun et « le Sillon » par exemple, l’abbé Perrot avait réussi à développer avec le Bleun-Brug une sorte de « mouvement d’Action Catholique » avant l’heure, sans toutefois adhérer en rien aux erreurs du Sillon condamnées par le pape Pie X le 25 août 1910, erreurs qui toutefois se répandront en France par la suite, jusqu’au concile de Vatican II. L’abbé Le Floc’h rejettera fermement ces erreurs, ce qui lui vaudra, surtout quand il va s’opposer frontalement à une certaine interprétation du Concile, une réputation de conservateur, voire d’intégriste (10) !

 

Un des acteurs de l’unification de la langue bretonne

 

Le 8 juillet 1941, une commission d'écrivains (Roparz Hemon, Loeiz Herrieu, Xavier de Langlais, Frañsez Kervella, Gwilherm Berthou, Abeozen, le chanoine Uguen, le chanoine Le Goff, le chanoine Mary, l’abbé Le Marouille, l'abbé Perrot, l’abbé Bourdelles, l’abbé Loeiz Ar Floc'h…) se réunit et adopta une orthographe unifiée, attendue depuis longtemps et devant la possibilité de permettre enfin l'enseignement du breton. Cette orthographe a été suivie après guerre par les héritiers de l’école de Gwalarn dans la jeune génération : Youenn Olier dès 1945 puis Ronan Huon et Pêr Denez et aujourd’hui elle est l’orthographe acceptée par quasiment tout le monde… mais après un combat qui dura peut-on dire jusqu’en 1985 où les écoles Diwan l’adopta officiellement à son Assemblée Générale de Plestin. Au lendemain de la guerre, ceux qui utilisaient cette orthographe étaient accusés d’être des ‘collabos’ alors qu’il voulaient simplement endosser le formidable travail réalisé pendant la guerre à la suite de Roparz Hemon (Gwalarn, Radio Rennes, l’Institut Celtique, la première école en breton à Plestin par Yann Kerlann...), et l’unification de l’orthographe était un progrès de taille pour tout nationaliste. Cette ‘affaire’ de l’orthographe unifiée resurgira quand il fut question de traduire en breton les textes liturgiques de Vatican II, avec l’introduction via l’université de Brest (Chanoine Falc’hun) en 1951 d’une nouvelle écriture soutenue par l’évêché de Quimper contre les militants de la langue bretonne, quelques centaines seulement, dont Maodez Glanndour.

De l’école de Gwalarn, et de tous ces signataires de l’entente orthographique de 1941, il ne restait que Loeiz Ar Floc’h sur le terrain (avec Xavier de Langlais), ce qui lui valu en plus du rôle " d’aumônier " de l’Emsav (il accompagna par exemple Abeozen au cours de sa dernière maladie à La Baule et réussit à ce qu’il se reconvertisse à la fin de sa vie (11) ), un rôle d’ " Autorité morale ", incontestée dans les années d’après guerre, face aux jacobins ennemis de la Bretagne, même et surtout face au clergé finistérien bretonnant patriote français. A cet égard, dans sa lettre à Herry Caouissin de Janvier 1944, il écrit à la fin : " Studi hag Ober kentañ a vo moulet gant ar reizhskrivadur peurunvan. Falc’hun a vo droug ennañ. N’hellan ket chom hanter-hent evel-se da viken, ha n’eo ket mat a gav din, distreiñ d’an hini kozh. " (Le prochain n° de Studi hag Ober sera imprimé avec l’orthographe peurunvan. Falc’hun sera furieux. Je ne peux rester ainsi à mi chemin plus longtemps, et il me semble qu’il ne serait pas bon de retourner à l’ancienne). On voit là très clairement que déjà, dès 1941 en vérité, le fait qu’il ait accepté avec l’abbé Perrot l’entente orthographique, ils se heurtaient à une opposition totale à l’unification de la part des responsables du diocèse de Quimper. On en est toujours au même point plus de 80 ans plus tard !

Au sujet de l’attitude de Loeiz Ar Floc’h par rapport à l’occupant, il faut mentionner qu’il a proposé à Goulven Mazeas, dont l’épouse était d’origine juive alsacienne, de baptiser ses enfants pour les protéger de la persécution nazie (12).

 

Après-guerre.

 

Après guerre et jusqu’à sa mort on trouve de nombreux poème et articles, plus de 150 sous sa plume dans la revue littéraire " Al Liamm ", l’héritière de " Gwalarn ", dans la revue " Barr-Heol ", et " Sked " (13)... tout en continuant souvent avec une périodicité sporadique ses propres publications.

En 1952 il créa un petit bulletin " Ar Bedenn evit ar Vro " avec l’aide de Madalen Saint-Gal de Pons, organe de " Unvaniezh Speredel Breizh ", simple feuille mais chargée de pensée, de spiritualité bretonne, de biographies de mystiques bretons...

En 1953 il fut nommé aumônier du Bleun-Brug pour le diocèse mais il démissionna de cette charge en 1960, tout comme Marsel Klerg avait quitté ce mouvement, parce que le Bleun-Brug du Finistère n’assumait pas comme il le devait l’héritage de l’abbé Perrot, lâchement assassiné le 12 Décembre 1943. Au sujet de la revue Feiz-ha-Breiz et du Bleun Brug, il écrit dès le décès de l’abbé Perrot, le 14 Janvier 1944 à son plus proche collaborateur, Herry Caouissin :  " Eskopti Kemper evel ma’ m eus gwelet en deus ivez [sellet] ar Bleun Brug evel un dra dezhañ daoust ne oa ket " (Le Diocèse que Quimper, à ce que j’ai vu, prend aussi le Bleun Brug comme lui appartenant, alors que c’est faux). Plus tôt, il lui avait déjà écrit, sans aucun doute à cause de son soutien à Roparz Hemon : " Dirak heskinerez Eskopti Kemper a glasko ouzin pep diaesamant, betek rei urz d’ar veleien da chom hep koumananti da Studi hag Ober (…) " (14). (Devant la persécution du diocèse de Quimper qui cherchera à mon encontre toutes les difficultés, jusqu’à donner ordre aux prêtres de ne pas s’abonner à Studi hag Ober (...) ". On voit déjà là en gestation la rupture inévitable. Mais cette démission était somme toute logique puisqu’il voyait bien qu’il devait travailler dans le cadre de l’Emsav et non plus directement pour un peuple breton dorénavant débretonnisé et s’éloignant de plus en plus de la foi catholique sous l’effet de la société contemporaine de consommation qui se développait et pour un apostolat pour lequel il ne se sentait pas appelé. Il écrit ainsi à Herry Caouissin dans sa lettre de 1944 : " Me n’hellan ket [sammañ renerezh ar Bleun Brug], rak ne vefen ket degemeret e Kemper, ha dreistholl ne ‘m eus ket ar spered troet a-walc’h d’an traoù poblek. N’ouzon ket ober gant ar bobl, an Aotroù Perrot a oa dispar evit kregiñ enni. " (Je ne peux pas (endosser la direction du Bleun Brug), car je ne serais pas accepté par Quimper, et surtout parce que mon esprit n’est pas assez tourné vers les choses populaires. Je ne sais pas m’y prendre avec le peuple, l’abbé Perrot était sans pareil pour l’appréhender).

 

Traducteur de la Bible en breton (15)

 

On ne saurait dissocier de l'ensemble de son œuvre ses traductions de la Bible. Elles sont parmi les meilleures certes, mais aussi les plus belles qui aient jamais été réalisées dans le monde occidental, et beaucoup de langues pourraient nous envier, car elles n'ont pas toutes eu la chance de voir traduire les livres sacrés par un de leurs plus grands poètes (16).

En 1952 il entrepris la publication de traduction de certains livres de la Bible, aidé par une équipe essentiellement de son diocèse : Marsel Klerg fut son principal collaborateur, il y eu aussi son neveu Gwilhom Dubourg, Pêr Bourdelles, Pêr Ar Gall, an Tad Medar, Maoris Ar C'hollo… Ce projet au long cours dura jusqu’en 1983 et aboutit à la traduction de toute la Bible à partir du prophète Job que l’on retrouve revue par Job Lec’hvien aux Editions Penkermin (2018).

Il aura commencé à vrai dire déjà avant-guerre par des traductions des Psaumes dans sa revue, traductions qu’il remaniera trois fois avant l’édition d’Al Liamm 35 ans plus tard (1974). Entre 1952 et 1958, il va éditer des livrets traduisant des livres la Bible. Certaines autres traductions non publiées, Isaïe par exemple, seront remaniées bien plus tard aussi. Ensuite il publia aux éditions Al Liamm, toujours sous le nom "Ar Bibl Santel" les quatre Evangiles, puis dans un second volume le reste du Nouveau Testament, puis les Psaumes, enfin le livre d’Isaïe. Il prépara l’édition de plusieurs autres livres de la Septante dont il eut les Imprimatur en 1983, mais renonçât à les publier sans doute pour raison de santé (rhumatisme, tension...), mais aussi parce que la traduction complète de l’Ancien Testament en cinq volumes à partir de 1981 des abbés Pêr ar Gall et Job Lec’hvien lui " coupa l’herbe sous le pied ", même si cette traduction était plus scientifique (un mot à mot quelque fois un peu lourd du texte hébreu) plutôt que liturgique et littéraire à partir du grec ancien (Septante) comme le demande l’Église, tout en " respectant aussi l’ordre des mots, la composition des phrases, car il y a un rythme, disait-il, une force, des images dans le texte grec que la langue bretonne traduit mieux que le latin et le français ".

 

Recteur de Louannec

 

Nommé recteur de Louannec en 1956, il y restera durant 30 ans jusqu’à sa mort. Lors de sa première messe un paroissien avait dit à son frère Raymond : " Votre frère est trop instruit pour nous, il ne restera pas longtemps recteur ici ". Il y restera trente ans, jusqu'à la fin de son existence. C’était son désir et il déclinera toutes autres mutations, disant souvent qu’il préférait être recteur dans une petite paroisse qu’évêque à Guéret ou St Flour. Il y a laissé une image forte dans le souvenir de ses paroissiens de l’époque, bien qu’il ait décidé de quitter le presbytère de Louannec, très inconfortable et humide, pour habiter sous le toit de Madalen Saint-Gal de Pons à Keresperz, en dépit des mauvaises langues. Il a beaucoup œuvré durant son ministère de prêtre jusqu’à la limite de sa santé. Il faut souligner qu’il était préoccupé par dessus tout par sa mission en tant que prêtre (17). Concrètement dans sa paroisse il fit restaurer la chapelle Kerallain qui tombait en ruine et où il relança le pardon durant lequel il organisait tous les ans une procession priante et chantante tout comme pour la Saint Yves avec de nombreux cantiques bretons repris par les fidèles se rendant jusqu’au Tantad. C’est encore lors de ces années qu’il fit restaurer et mettre sous une vitrine la chape de Saint Yves devant laquelle on peut se recueillir dans l’église paroissiale.

Lui aussi fidèle à la devise Feiz ha Breizh de l’abbé Perrot dont il garda un temps la soutane souillée du sang de son martyr qui lui fut confiée par la famille Caouissin. Comme prêtre et malgré ses rhumatismes il remplira sa mission de recteur avec soin, sans croire pour autant que son apostolat pen parroisse puisse avoir une quelconque influence devant les importants changements religieux au niveau mondial. Il pensait qu’il serait plus efficace dans le cadre du mouvement breton. Si la Bretagne rayonnerait comme nation chrétienne dans l’avenir, ce serait un évènement incomparable ! Comme saint Yves, il sera toute sa vie le défenseur de l’Église et du grand pauvre, le peuple breton. Il mettait tout son cœur dans son ministère, avec ses cours de catéchisme traditionnels où il formait les jeunes esprits sur de bases solides (La Miche de pain pour les petits, Lumière du monde pour les plus grands) tandis que dans beaucoup de paroisses le catéchisme subissait un grande crise et même une disparition de fait, remplacé parfois par des cours de bricolage ! Ses messes FLB – comme on les appelait (Français Latin Breton) – étaient pleines de dignité, les cantiques bretons étaient chantés à tue-têtes par toutes les générations (18)… La paroisse de Louannec et son recteur rayonnait au-delà de son territoire : plusieurs familles faisaient des kilomètres pour se nourrir de ces belles messes, et beaucoup de gens, du mouvement breton et autres, allaient jusqu’à Keresperz le visiter tout au long de l’année pour le consulter, pour connaître son jugement, ses remarques sur tel ou tel sujet, qu’il soit doctrinal, spirituel, littéraire ou historique. Dans la revue Communio en 1977 il donne une sorte de bilan de 20 ans de présence dans cette petite paroisse de Louannec qui avait vu sa population diminuer de moitié pour remonter brusquement grâce à l’implantation de nouvelles familles travaillant dans l’industrie de la télécommunication non loin, à Lannion. Il fait largement un constat d’échec du Concile : les gens ne sont pas retournés à l’église du fait de la création d’une liturgie en langue vernaculaire, dit-il. Pour limiter la casse, dit-il encore, il gardera l’Ordinaire en latin (Gloria, Credo...) sur l’avis de ses paroissiens. Et il prévient : "(...) L’Église, concrétisée dans le prêtre, apparaît dans les rites qu’il célèbre comme une incarnation et une proximité du don de Dieu. Si le visage de cette incarnation change, ce n’est plus la même foi. La liturgie est une expression de la foi. (...) ". Il a voulu être ce prêtre " qui ne change pas ", au service du peuple de Dieu dont il avait la charge, avec une liturgie du Dimanche, certes en langue vernaculaire, mais sans tout bouleverser.

 

Vatican II

 

Il voulait que ses paroissiens continuent de parler breton, mais sans illusions. " Soñjal a ra din ne vo adsavet ur bobl e Breizh, war dachenn ar relijion, nemet pa vo lakaet en he c’herz ar binvioù speredel prest da vezañ implijet. Ar seurt binvioù n’hon eus ket bet betek vremañ " (19) (Je pense qu’on ne pourra relever un peuple en Bretagne, dans le domaine de la religion, que si on lui fournit les outils spirituel prêts à être employés. Ces outils nous ne les avons pas jusqu’à présent). Toute son œuvre s’adresse donc, nous l’avons déjà dit, à une élite catholique bretonnante, seule capable, si elle en a d’abord les outils, de faire advenir, dans un lointain futur une Bretagne catholique et bretonnante. Il travaillait donc pour l’avenir. Il s’est réjouit de la décision du Concile Vatican II d’autoriser que les liturgies soient célébrées en langue vernaculaire et il traduira d’ailleurs beaucoup de textes liturgiques en breton. Il était très favorable à l’idée de la convocation de ce concile dont il se tenait informé des avancées. Il sera réservé sur les réformes qui en sont nées et qui, d’ailleurs, n’étaient souvent qu’une interprétation erronée du concile lui-même. Il sera soucieux de maintenir la tradition et restera fidèle à la soutane. Il permettra même à l’abbé Berrou et à l’abbé Fernandez de la FSSPX de célébrer la messe selon le missel de Saint Pie V à Keresperz dans un garage aménagé en chapelle, Itron-Varia Keresperz, pour les familles de la région de Lannion qui le demandaient.

Concrètement il dut affronter une forte opposition du côté du Finistère (20), surtout de la part de Mgr Favé (21) et de son ancien ami Pêr-Yann Nedeleg. Il y avait en réalité une double opposition : d’une part un problème lié à l’orthographe du breton, avec les récriminations que nous avons vue plus haut (" War ar poent-se e felle groñs da dud Kemper en em zistagañ diouzhimp " - sur ce point les Quimpérois voulaient impérativement se séparer de nous) et derrière cela – sans parler des positions nationalistes opposées - le problème du niveau de langue et de la réalisation d’une traduction du nouveau missel qui convienne à tout le monde – chose impossible si on se limitait au niveau de langue des Terminal speakers comme le voulaient les Finistériens ; et d’autre part, plus grave, le problème doctrinal. Trois commissions ont été constituées dans les trois diocèses bretonnants, mais si celles du diocèse de Vannes et de Saint-Brieuc s’entendaient bien sur ce point, il y eu une rupture avec celle de Quimper et Léon d’esprit " progressiste ". " Bez e felle dezho ijinañ ar relijion en un doare nevez, ar pezh na felle ket din, da briz ebet. " (Ils voulaient inventer la religion d’une autre manière, ce que je refusais, à aucun prix). Ils ne s’entendirent pas sur la traduction de la consécration et il y eu donc deux traductions, une commune entre Vannes et Saint Brieuc, et une pour le Finistère, pour une langue en grand danger de disparition !

 

Le message de Maodez Glanndour (22)

 

Breton sans compromission et sans partage, c'est à travers l'amour de son pays, de sa terre, de sa langue qu'il répond à celui de son Créateur. C'est à travers la Bretagne retrouvée qu'il a pris conscience de sa propre vocation d'écrivain et de poète, jamais autrement son génie n'aurait pu éclore.

Ra vin benniget Aotrou da Dre m'ac'h eus digoret va muzelloù marv, Va spered prennet gant yezh an estren...

(Sois béni, Dieu bon, parce que tu as ouvert mes lèvres mortes, mon esprit que il la langue de l'étranger maintenait prisonnier).

Cette Bretagne d'ici-bas trouve en lui une autre dimension. Parce qu'il existe en nous, en notre esprit, le caractère national est immortel. Cette beauté que nous aurons contemplée et dont lentement se sont tissées nos âmes, nous l'emporterons dans l'au-delà comme autant de fleurs que nous déposerons au pied du trône. " Ur c'haerder a zo tra kenedus da viken " (" Une beauté est chose belle à jamais ") et ce vers répond comme un écho à celui de Keats: " A thing of beauty is a joy for ever " (" Beauté est joie pour toujours ").

Cette joie, cette certitude, cette espérance, cette foi du poète en la destinée éternelle de son pays, en l'immortelle résonance de notre action est en contraste avec l'image du héros tourmenté que nous offrent d'autres écrivains bretons contemporains tels que Roparz Hémon lui-même, partagé entre des aspirations contraires, hanté par le problème de la valeur d'une action qui finalement, s'il n'y a pas de résurrection, si tout se termine par la mort, débouche sur le néant ou des gémissements de Yann Ber Kalloc'h, qui, lui, croit à l'éternité, mais pas pour ce qui, ici-bas, a été notre raison de vivre, de combattre, de souffrir : la beauté de ce monde, notre terre, notre langue, notre nation aboutissant curieusement à une sorte de nihilisme, à réduire notre âme à une sorte de vapeur impalpable : animula vagula blandula... ; Maodez Glanndour, lui, accepte dans sa plénitude la réalité, celle d'ici-bas, celle de l'au-delà dont il reconnaît l'unité profonde, car l'une est en germe dans l'autre.

Il est notre poète et notre écrivain le plus national ; mais alors que Mordrel mettait l'accent sur une idée mythique de la race, que Meven Mordiern n'attachait d'importance qu'à la langue exclusivement, Maodez Glanndour, lui, a renouvelé notre amour pour notre terre, ce paysage dont, depuis notre enfance, nous subissons l'envoûtement et à qui nous devons pour une grande part la forme même de notre pensée, cette terre dont nous sommes nés, avec laquelle nous nous fondrons et qui empêchera notre nation de disparaître, même si notre langue devait s'évanouir pour un temps, cette terre dont nous devons comprendre la valeur irremplaçable, cette terre dont nous emporterons avec nous dans l'autre monde le souvenir et la substance.

Maodez Glanndour rejette la civilisation gréco-latine, desséchante pour l'esprit et difficilement compatible avec le christianisme, stérilisante pour l'âme des Celtes, et son héritier le classicisme français.

Il a cherché à créer un art strictement breton qui puise son inspiration dans nos contes nos gwerzes et jusqu'en la symbolique de nos vieux proverbes. Car il fut aussi folkloriste : on oublie souvent de la mentionner. Ainsi il a dirigé la revue Gwerin consacrée à l'édition de chansons bretonnes populaires collectées23. Il était un des meilleurs spécialistes de la musique et de la chanson populaire bretonnes, et compositeur lui-même24. En 1977, à partir de ses recherches, parut en deux volumes " 10-18 " : " Le brasier des ancêtres ".

 

Peut-être notre plus grand poète

 

Certains disent que c’est Yann-Bêr Kalloc’h. Il reste que l’essentiel de l’œuvre de Maodez Glanndour est constitué par ses poèmes, recueils tels que "Troellennoù Glas" (Les Spirales bleues), "Bragerizoù Ene" (Les Bijoux de l'âme), parus en l937 et en 1939 dans "Gwalarn", grands poèmes tels que "Imram" (Navigation) (1941), "Milc'hwid ar Serr-noz" (Le mauvais du crépuscule) (1946 ; une traduction en français a été réalisée par Armand Robin) dont l'ensemble, à l'exception du "Milc'hwid" a été réuni en 1949 en un recueil : "Komzoù bev" (Paroles vivantes) réédité en 1984 par "Al Liamm".

En 1949, également, "Telenngan d'an teir vertuz" (Ode aux trois vertus). En 1951, "Kanadeg evit Nedeleg" (Cantate pour Noël) rééditée en 1984 par "Al Liamm" avec "Milc'hwid ar Serr-noz" en un volume sous le titre de "Telennganoù". En 1979, "Vijilez an deiz diwezhañ" (Nocturne du dernier jour), le dernier et peut-être le plus dense de ses grands poèmes, le plus prophétique. En 1983, "Va levrig skeudennoù" (Mon petit livre d'images).

 

Un œuvre en prose, moins connue

 

Son œuvre en prose n'a sans doute pas été appréciée à sa juste valeur et n'a pas provoqué un impact proportionnel à son importance, du fait qu'elle était dispersée en de nombreux articles, aujourd'hui naturellement introuvables.

Réunis et harmonisés par l'auteur en un seul volume, sous le titre de "Dre Inizi ar Bed Keltiek" (A travers les îles du monde celtique) sur le modèle d'"Ur Breizhad oc'h adkavout Breizh" de Roparz Hemon, ils prennent une autre signification.

Malheureusement inédit son dernier ouvrage ou du moins le dernier qu'il ait achevé, car il l'avait commencé dès son arrivée à Louannec : recueil d'observations de toutes sortes nées de ses lectures, de ses méditations, de conversations quelque fois. Il le considérait lui-même comme le plus fidèle miroir de ses pensées et de ses sentiments, une sorte de testament spirituel. Le manuscrit semble aujourd’hui perdu !

Maodez Glanndour est incontestablement le penseur du Mouvement Breton de la seconde moitié du XXième siècle le plus profond et son enseignement a d'autant plus de chance de survivre et d'étendre son influence qu'il s'exprime en une langue étincelante de beauté.

Mais en vérité, il n'est pas possible de dissocier la prose de Maodez Glanndour de son œuvre proprement poétique, parce que cette prose est elle-même poésie et que d'autre part, sa poésie est chargée de réflexion (voyez "Imram"). Il n'écrit jamais pour écrire, il a horreur de l'art pour l'art mais sa pensée joue librement à travers une multitude végétale de formes, comme au cœur d'une forêt enchantée.

 

Le décès

 

Décédé le 25 novembre 1986 à l'hôpital de Lannion où il avait été transporté de sa maison de Keresperz en Louannec où il résidait depuis 30 ans, aux frontières de la mort depuis une quinzaine, l'abbé Loeiz ar Floc'h, rendait à Dieu son âme étincelante de lumière après de longues années de souffrances indicibles supportées avec un grand courage, accomplissant jusqu'au bout son ministère, luttant pour mener à son terme en dépit de ses forces déclinantes, la tâche immense que le maître du destin lui avait assignée. Il repose au cimetière de la Trinité à Guingamp25.

 

Conclusion :

 

Par sa valeur, son érudition dans tous les domaines, il aurait pu se retrouver évêque mais il trouva plus sage de suivre sa vocation bretonne et diriger les âmes d’un petit bourg de Basse-Bretagne plutôt que d’occuper une charge importante à la tête d’un diocèse où il n’aurait eu plus aucune liberté. De l’avis de tous il fut l’un des meilleurs poètes mais aussi un défenseur de la langue bretonne26, Il publia un petit peu en français, seulement dans un but d’apostolat chrétien et breton, car il eût préféré écrire toujours dans sa langue. On reste abasourdi devant l’ampleur et la variété de ses activités multiples. Toute cette vie bien remplie l’aurait-elle pu l’être sans l’aide et la grâce de Dieu ? Nous ne le pensons pas, tant la bonté de ses yeux bleus rayonnait autour de lui.

Il décrit en quelque sorte sa résurrection à venir :

" Brezhon ac’h eus va c’hrouet, Brezhon e adsavin gant va yezh disprizet em genou, va yezh laeret diganin em genou (…) ".

" Tu m’as créé Breton, je me relèverai Breton, avec dans ma bouche, dans ma langue méprisée, dans ma bouche ma langue qu’on m’avait volée (...) ".

Maodez Glanndour, le prêtre érudit de Keresperz, dont les paysages changeants devaient inspirer le barde pendant les trente années qu’il passa en cet endroit, n’est plus. Mais chacun peut goûter à une œuvre qui lui survira au-delà des siècles, il le dit lui-même au détour d’un de ses poèmes :

" Ha goude ma vo bet mouget va mouezh, va genou karget a bri gant an Ankou, e talc’ho gwirionez va c’homzoù da grial ".

" Et après que ma voix aura été étouffée et ma bouche remplie de boue par l’Ankou, la

vérité de mes paroles continuera à crier ".

Tepod Gwilhmod

Notes : 

(1) Emziviz gant Maodez Glanndour Imbourc’h 206, p. 3-15

(2) Annaig Renault , Maodez Glanndour, son chemin d’humanité au long de Komzoù bev p. 40

(3) Emziviz gant Maodez Glanndour Imbourc’h 206, p. 25

(4) Ibid. p. 16 ha 23

(5) Ibid. p. 18

(6) Ibid. p. 26

(7) Ibid. p. 19-22.

(8) Il a prêché aussi aux moniales de Kergonan, au moins en 1965 (Annaig Renault p. 36)

(9) Citations tirées de la Vie de l’abbé Perrot " J’ai tant pleuré sur la Bretagne " de Youenn Caouissin.

(10) Lire par exemple dans Barr-Heol 92 1977 sa critique de la traduction de Jean 17, 11-19 par Kenvreuriez ar brezoneg de l’évêché de Quimper où il pointe à chaque verset des erreurs allant toutes dans le même sens d’une interprétation « progressiste » de l’Evangile. « An troer a zo techet da skarzhañ kuit eus an destenn kement a zo ontologel, tra eus Doue. Pouezañ a ra war gement a zeu eus an den (…), zoken pa n’eus ket se en destenn.(…) A-zevri-kaer ? N’eo ket sur ; ne gav ket din . Nann ! Met evel-se emañ ar menozioù a-vremañ, kontammet eo ar speredoù, ne welont ket sklaer ken. Sur on e kred an troer bezañ graet labour vat. Met eus va zu, en anv ar C’hrist hag an Aviel, n’hellan ket degemer. »(Le traducteur est enclin à éliminer du texte tout ce qui est ontologique, venant de Dieu. Il insiste sur tout ce qui vient de l’homme (…), même quand ce n’est pas dans le texte (…). Il le fait exprès ? Ce n’est pas sur, non ! Je ne crois pas. Mais les idées actuelles sont ainsi, les exprits sont contaminés, ils ne voient plus clair. Je suis sur que le traducteur croit avoir fait du bon travail. Mais pour ma part, au nom du Christ et de l’Evangile, je ne peux pas (l’) accepter ).

(11) Ibid. Youenn Olier p.VI.

(12) http:,,ablogjeanfloch.over-blog.com,article-28265993.html " L’abbé Louis Le Floch, dont le nom de plume en breton était Maodez Glanndour, a proposé de nous baptiser, mon frère et moi. C’était une protection supplémentaire. C’est aussi avec lui que j’ai commencé à apprendre le breton. Ma mère, en tant que juive, était soumise à un couvre-feu. Pour qu’elle continue à suivre les cours d’histoire de Bretagne qu’il donnait à Guingamp, il a changé l’heure des cours. Quand je pense qu’on l’a récemment traité de collabo ! " Claudine Mazeas.

(13) revue des scouts Bleimor il a composé de nombreux chants comme «Meulgan an noz» ou «Elerc’h va ene» (Annaig Renault p. 25)

(14) Ces deux lettres nous ont été communiquées par Youenn Caouissin.

(15) Ibid. p. 28 ha 30

(16) Article de Yann Bouëssel Dubourg du n°18 de « Dalc’homp Soñj ! ».

(17) Emziviz gant Maodez Glanndour Imbourc’h 206, Youenn Olier p. V.

(18) cf. article d’Anne Floc’h sur le site d’Ar Gedour

(19) Emziviz gant Maodez Glanndour Imbourc’h 206, p. 27

(20) Ibid. p. 28-29

(21) Ibid. Youenn Olier p. 30-31 ha p. 34 (il mentionne aussi le cas des chanoines Falc’hun et Mevellec et la fin du Bleun Brug en 1978)

(22) Ici est reprise la synthèse d’Annaig Renault.

(23) Lire dans Al Liamm niv. 100 p. 352. Gwerin était un supplément à la revue Hor Yezh.

(24) Voir en 1960 Skol niv. 9 « Kanaouennoù santel ha komplidoù ar Sul » où il propose de nombreuses mélodies pour la liturgie et où il adapte en breton les chants grégoriens.

(25) En entrant, prendre tout de suite l’allée à droite le long du mur d’enceinte jusqu’au bout puis continuer à longer le mur d’enceinte et compter une quinzaine de tombes, c’est une tombe en granit rose, sur la droite.

(26) Il fut par exemple président de Menez-Kamm, du jury du prix Xavier de Langlais et de Kuzul ar Brezhoneg.

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